West Ham United
Comment s’est passée la saison dernière déjà ? 3è de D2, montée en PL via la finale des play-offs (victoire 2-1 sur Blackpool).
Sam Allardyce (« Big Sam ») et son style de prédilection Route One n’ont pas fait l’unanimité, surtout à Upton Park où ce fut laborieux (très critiqué). Ce chant évoquant douloureusement un lointain passé et une tradition révolue descendit parfois des travées frondeuses :
We play on the floor,
We play on the floor,
We’re West Ham United
We play on the floor
Non, non, les gars, c’est fini ça, avec Big Sam c’est dans les airs que ça se passe.
Bon, et comment sont les vibes en ce moment ? Relativement positives, puisque le club a retrouvé la terre promise et des propriétaires ambitieux (même si la leçon de football reçue à Swansea sonna comme un sacré reality check, voir épisode précédent).
Le déménagement au stade Olympique devrait propulser le club dans une dimension nouvelle (même si les supporters sont très partagés là-dessus). Une saga interminable et fortement judiciarisée qui débuta en octobre 2010 et s’achèvera dans un bon mois. Avec, enfin, la nomination du futur occupant des lieux, très probablement West Ham comme prévu à l’origine en 2010, puisque les Hammers étaient seuls sur le coup à un mois de la clôture des dossiers… Avant que Tottenham ne surgisse de derrière les fagots à la dernière minute après s’être brouillé avec leur conseil d’arrondissement sur la contruction de leur nouveau stade. Suivi à la culotte par Leyton Orient en casaque rouge et blanche et les rugbymen du London Wasps ainsi que d’une cohorte de projets divers et variés plus ou moins farfelus ou avides de publicité, c’est selon (jusqu’à vingt prétendants au stade olympique courant 2011 !).
Les dossiers des quatre postulants retenus sont entre les mains du nouvellement créé London Legacy Development Corporation chargé de gérer l’après J.O. Il s’agit de :
1) West Ham United (grandissime favori)
2) Leyton Orient, D3 (club historique fort intéressant situé à 700 mètres du parc olympique, voir dossier TK)
3) Un établissement d’enseignement supérieur spécialisé dans le football et les médias, la University College of Football Business
4) Un projet de… circuit de Formule 1 ! Bernie Ecclestone s’est dit intéressé, le circuit serait construit autour et à l’intérieur du stade… Bernie voit même bien plus grand : il veut créer une course de F1 qui passerait par Buckingham Palace, Big Ben et Trafalgar Square.
Une chose est certaine : la piste d’athlétisme restera et l’heureux élu devra composer avec. West Ham l’emportera sûrement et espère y démarrer la saison 2014-15. Le club prévoit l’aménagement de rangées de sieges rétractables qui couvriraient la piste les jours de match. Le stade aura une capacité de 60 000 places.
Contrairement aux cahiers des charges de 2011, le stade restera propriété publique et le locataire paiera un loyer annuel. C’est la moindre des choses, le stade a coûté 490M. Quand Tony Blair présenta le devis des J.O au comité olympique en 2004, la facture était de 2,36 milliards de £. Elle s’élèvera finalement à 11 milliards (dont 80 % de fonds publics). Certaines sources parlent même d’une ardoise globale dépassant les 20 milliards dans quelques années ; hypothèse fort possible étant donné le vorace appétit britannique depuis les Nineties pour les montages Public-private partnership (PPP), de véritables bombes à retardement qui plombent actuellement, entre autres, les budgets de l’éducation nationale anglaise et du National Health Service, ce NHS si cher aux Britanniques et mis à l’honneur lors de la cérémonie d’ouverture.
Côté recrutement, les supps Hammers sont relativement satisfaits, tout en regrettant le départ de Robert Green, plutôt bon ces deux dernières saisons (ça fait tout drôle d’écrire ça). On pense cependant que Jussi Jääskeläinen devrait faire l’affaire, même s’il n’est plus tout jeune (37 ans). Mais au vu du match contre Swansea, on est plus trop sûr à vrai dire (grosse boulette).
Qui est arrivé cette saison ? James Collins (Villa, 2,5M), Mohamed Diamé (Wigan, gratuit), Alou Diarra (Marseille, 2M), Stephen Henderson (Portsmouth, montant non communiqué mais environ 750 000), Jussi Jaaskelainen (Bolton, gratuit), Matt Jarvis (Wolves, 10,75M), George McCartney (Sunderland, gratuit), Modibo Maïga (Sochaux, 5M), Raphael Spiegel (Grasshopper Zurich, montant non communiqué)
Qui s’est éclipsé ? Beaucoup de gratuits : Pablo Barrera (Cruz Azul), Julien Faubert (Real Madrid Elazigspor), Abdoulaye Faye (Hull), Robert Green (QPR), Frank Nouble (Wolves), Freddie Sears (Colchester), Marek Stech (Yeovil).
Et une petite bonne douzaine de libérés, dont John Carew et Papa Bouba Diop. Sans oublier Sam Baldock (Bristol City, 1M) et Ravel Morrison (Birmingham, prêt)
Photos & profils effectif et les fiches Wiki.
Un p’tit jeune à surveiller (ou plusieurs) ? Oui, un surtout : Jordan Spence, athlétique latéral droit de 22 ans, international U21 anglais. Formé au club, il pourrait profiter de la relative faiblesse des Hammers à ce poste pour se montrer (l’international Ivoirien Guy Demel et Joey O’Brien, souvent blessé, sont actuellement devant Spence). Prêté en en D2 et D3 ces dernières saisons. Il se dit toutefois que Sam Allardyce ne lancera pas de jeunes dans le grand bain de la PL et ça sera soit un club de Football League pour Spence soit des matchs de coupe.
Les supps Hammers vouent également une affection particulière au classieux et athlétique défenseur polyvalent/milieu défensif James Tomkins, ex U21 anglais (son poste de prédilection demeure toutefois défenseur central). Certes ni tout jeune ni méconnu (24 ans et expérimenté) mais au club depuis l’âge de 7 ans et très apprécié. Cette saison pourrait le voir véritablement éclater au plus haut niveau dans un West Ham new look et, espérons-le pour eux, plus successful que ces dernières saisons (on peut cependant en douter).
Si West Ham était un sport olympique, ça serait quoi ? Tout ce qui se balance haut, loin et fort : disque, javelot, poids, marteau.
... un sélectionné/objet olympique ? Un préservatif (voir ci-dessous). 150 000 furent distribués aux athlètes des J.O londoniens (on ignore le chiffre pour les Paralympiques).
C’est qui le big boss au fait ? Le duo de chauds lapins David Sullivan (63 ans) et David Gold (75 ans), depuis janvier 2010. Ces ex propriétaires de Birmingham City ont fait fortune dans les médias, l’immobilier, le porno et la lingerie coquine (Ann Summers, la florissante chaîne qui a décoincé les Britanniques, est dirigée par la fille Gold, la très médiatique Jacqueline Gold). Les deux David détiennent 61 % des actions (la banque islandaise Straumur, 35 %) et pèsent 650M à eux deux. Y’a pas à dire, le vibro, ça rapporte.
Et le manager ? Sam Allardyce, adepte du jeu direct et physique (avec comme notable exception le Bolton cru 2002-2007, avec les passages de Jay-Jay Okocha, Gary Speed et Y. Djorkaeff entre autres).
Partit ensuite à Newcastle où, à peine 24 h après son arrivée mi mai 2007, il virait cinq joueurs (dont Titus Bramble, qu’il trouva trop enrobé). Huit mois plus tard, à son tour de prendre la porte. Puis Blackburn, d’où il fut injustement limogé en décembre 2010 alors que le club était 13è avec un effectif limité (15è au final).
A bien rebondi chez les Hammers et vu la poulaillerie totale régnant à Blackburn (D2) depuis la reprise du club par la famille indienne Rao en novembre 2010 (poulets Venky’s), Big Sam doit s’estimer heureux de ne plus être le pigeon de cette foire à la volaille (voir clip de la BBC sur le poulet envahisseur lâché par des supporters mécontents). Comptera sur sa grande expérience des relegation scraps pour maintenir les Hammers parmi l’élite (ainsi que sur les moyens des proprios au mercato d’hiver si besoin est).
Big Sam n’aura cependant peut-être pas le temps de démontrer sa science du maintien : la rumeur court depuis hier soir que West Ham pourrait faire venir Harry Redknapp si les résultats ne s’amélioraient pas fissa (on parle aussi de Harry à QPR pour les mêmes raisons - West Ham avait déjà envisagé le remplacement d’Allardyce par Harry fin juin ; ce dernier avait managé les Hammers de 1994 à 2001, avec 4 finish dans le Top 10 PL).
Les Cahiers du Football