West Ham et son duo qui vient du porno
Tout au long de la semaine, nous vous proposons une immersion dans le monde à part du football anglais. Ce dimanche, faisons plus ample connaissance avec un sacré duo : David Gold et David Sullivan, sexy chairmen of West Ham
Qui se ressemble s’assemble. Un adage qui colle parfaitement à la peau de nos deux fieffés gaillards dont la similitude ne se limite pas à leur seul prénom. David Gold l’aîné (79 ans) et David Sullivan, son cadet de treize ans, ont en effet thésaurisé les livres sterling par millions dans l’industrie pour adultes comme ils disent outre-Manche, avant d’unir leurs picaillons pour le plus grand bonheur des supporters de Birmingham City, un club laissé à l’abandon mais racheté conjointement et pour une £ symbolique en 1993 avant d’être revendu pour 55 millions £ en 2009.
"Quand nous avons débarqué à Saint Andrews (NdlR : le nom du stade), les installations étaient dans un piteux état et l’âme du club avait disparu en même temps que les supporters, les vrais propriétaires en somme."
Ce départ des Midlands, les deux compères l’avaient mûrement réfléchi : "Primo, nous devions consacrer quasiment une journée pour rallier Birmingham. Secundo, le public commençait à en avoir marre de nous. Il estimait que nous devions mettre nos immeubles en gage pour acheter des joueurs et ainsi mieux rivaliser avec Arsenal et Chelsea. Tertio, nous n’avions aucun soutien de la part de la Ville."
Retour quasi immédiat à la case Londres pour notre sulfureux tandem assez rapidement épris d’affection pour West Ham United dont la trésorerie était entrée dans le rouge écarlate. Et ce, sous l’ère de l’ancien président islandais, Eggert Magnusson, lancé dans une frénésie acheteuse démente et rattrapé par des dettes colossales comme celle générée par le Tevezgate. Si les Hammers échapperont de justesse à la relégation en 2010, le couperet s’abattra sur eux, le temps d’un aller-retour ponctué d’une finale des PO palpitante face à Blackpool.
Depuis lors et après avoir garé leur rutilante Rolls sur le parking d’Upton Park, nos deux compères continuent à veiller avec tous les soins d’un bon père de famille sur le bien-être de leur club chéri. Et les fans du Boleyn Ground en partance pour l’Olympic Stadium la saison prochaine le leur rendent bien, dixit David Gold, le bien nommé : "Réussir ou échouer ensemble, c’est ma devise en affaires et elle vaut aussi pour le football. Les supporters seuls ne savent pas rendre leur club performant et il en est de même pour nous, dirigeants. La seule différence ? Eux, ils restent de génération en génération alors que nous, on n’est que de passage…"
Gold save the Cup !
"Il n’y a rien de plus sexy (sic) que de faire signer un top joueur", se plaît à répéter David Gold, philanthrope à ses heures et mécène à d’autres. En mai 2005, la célèbre entreprise Christie’s mit aux enchères le dernier exemplaire de la Coupe d’Angleterre ayant été remis au vainqueur entre 1896 et 1910. Ce n’était qu’une réplique du trophée car l’original volé à la fin du XIXe siècle n’avait jamais été retrouvé. Qu’importe, Gold déboursa plus de 700.000 euros pour que ce joyau reste au pays car un Berlinois était prêt à s’emparer de cette pièce unique.
Vu que le Musée du football de Preston offrait à peine la moitié pour l’exposer dans une de ses vitrines, David Gold a finalement décidé de conserver la vénérable théière chez lui. En sécurité…
"Je suis un combattant de la liberté"
Condamné à 71 jours de prison en 1982 pour atteinte aux bonnes mœurs, David Sullivan, l’homme d’affaires gallois, reste profondément attaché à ses convictions
Flirtant à peine avec le mètre septante sous la toise, le natif de Cardiff, fils d’un cadre de la RAF, a pourtant très vite survolé avec maestria un créneau lucratif, celui de la pornographie pure et dure. À travers des tabloïds, tels que le Daily Sport ou le Sunday Sport (revendus pour 60 millions d’euros), de magazines pour paires d’yeux lubriques situés en haut des rayons (Playbirds et Whitehouse) ou de films libertins à petit budget mais au titre évocateur, comme Come play with me ou Emmanuelle in Soho.
Ajoutez à cette alléchante palette, environ cent cinquante sex-shops disséminés à travers toute l’Angleterre et la vente par correspondance sur un marché coquin conquis à hauteur de 80 %, vous comprendrez mieux pourquoi le petit David passa quelques dizaines de jours à l’ombre, ne cessant pas encore de clamer sa virginité professionnelle.
"Je n’ai pas vendu d’armes ni de cigarettes tuant des milliers de gens. Au contraire, j’ai rendu des gens heureux, en combattant de la liberté que je suis. Je crois aux droits des adultes responsables et qui savent prendre leurs décisions…"
David Gold, lui, ne s’est jamais retrouvé derrière les barreaux, mais bien son père, auteur de délits à répétition et privé de liberté durant quatre ans à l’approche de la Seconde Guerre mondiale. Apprenti-maçon au sortir d’une adolescence tout sauf dorée, il va lui aussi faire bâtir un empire financier à partir de cartes postales carrément obscènes, de mensuels érotiques distribués en Amérique et en Océanie et du rachat de la société Ann Summers dont les magasins regorgent de sex-toys et de tenues ultra-légères.
Autre secteur où il excelle, les vols privés et Beckham est un de ses clients. Parmi ses hobbies, les jolies limousines mais aussi les pur-sang dont certains lui ont déjà rapporté très gros, comme ce brave David Junior qui, en 2006, remporta le Dubaï Duty Free avec, un joli chèque de 3,5 millions £ à la clé.
La DH